L'Ensemble Correspondances est en enregistrement toute la semaine dans la Grande Salle de l'Arsenal.
La présence des chanteurs et musiciens spécialistes de la musique du XVIIᵉ siècle nous a donné l'occasion de poser quelques questions à Sébastien Daucé, claveciniste et organiste à la direction de l'ensemble !
Cité musicale-Metz : Pouvez-vous vous présenter ?
Sébastien Daucé : Je suis Sébastien Daucé, je suis organiste et claveciniste et je dirige l’Ensemble Correspondances, qui joue notamment beaucoup de musique française du XVIIᵉ siècle.
CMM : Vous enregistrez actuellement à l'Arsenal les Motets de jeunesse pour Versailles de Michel-Richard de Lalande. Pouvez-vous nous en dire plus sur ce programme et sur votre relecture de ces motets ?
SD : Louis XIV a toujours été entouré de musique dès son plus jeune âge : il a lui-même joué de la guitare, mais surtout il a su se forger un goût sûr. Quand la cour s’est installée à Versailles en 1682, le roi a voulu renouveler les compositeurs de sa chapelle en organisant un concours qui a rassemblé les meilleurs du royaume. L’un d’eux a eu la faveur d’être choisi personnellement par Louis XIV : Michel-Richard de Lalande. Pendant ses dix premières années d’exercice à la chapelle, ce jeune musicien de génie construit tout un répertoire de grands motets, qu’il continuera de retravailler et de mettre au goût du jour tout au long de sa vie. Pour la première fois, nous enregistrerons les versions premières de trois grands motets, composés pour cette cour de France fraîchement arrivée à Versailles.
CMM : Vous connaissez déjà la Grande Salle de l'Arsenal pour y avoir donné un concert avec votre ensemble en février 2019. C'est la première fois que vous enregistrez dans cette salle réputée pour son acoustique exceptionnelle. Vous êtes d'accord ?
SD : C’est un rêve depuis de nombreuses années et enfin nous arrivons à trouver l’occasion. C’est pour moi l’un des tout premiers lieux en France pour l’acoustique : on y trouve à la fois la rondeur d’une belle église et la précision d’un auditorium, avec un son très chaleureux et enveloppant. On s’y régale absolument !
CMM : Pouvez-vous nous dévoiler les secrets d'un ensemble baroque ? Qu'est-ce qui donne ce son si particulier des orchestres de musique ancienne ?
SD : C’est une alchimie qu’on ne peut organiser qu’en partie : bien sûr le talent de chaque musicien et les instruments anciens qu’ils jouent sont l’ingrédient premier, et l’acoustique qui permet à chacun de bien s’entendre rend aussi l’aventure très collective. La joie de pouvoir tous s’écouter, avec de la musique aussi savoureuse, nous donne à tous beaucoup d’énergie : vivement qu’on puisse la partager à nouveau avec le public !
Crédit photo : Joseph Molina